LES PRÉDATEURS NATURELS DE LA TORTUE A L’ÉTAT SAUVAGE

En 2009, dans le Parc Naturel de la Serra de Montsant en Catalogne, le CRARC (Centre de Sauvegarde des Amphibiens et Reptiles de Catalogne) a mené une étude sur la tortue d’Hermann. Elle a ainsi déterminé quels étaient les prédateurs de la tortue d’Hermann (Testudo hermanni hermanni), et ses effets sur leur population. On a réintroduit la tortue d’Hermann dans le parc depuis 2005.

Plus de 1500 tortues d’Hermann ont ainsi déjà été libérées (ratio : 1 ♂ : 1,23♀.).

Cette étude a pris fin en 2010. En se servant d’un appareil photographique muni d’un senseur (détection des mouvements), on a en premier lieu photographié les prédateurs les plus actifs. On a ainsi étudié leurs conséquences sur la population des tortues.

L’étude cherchait également à déterminer les classes d’âge les plus vulnérables. Sur les 357 photos prises entre juin 2009 et janvier 2010, 86 ont permis d’identifier un animal.

Au total, l’étude a identifié 5 espèces d’animaux sauvages :

  • la fouine (Martes foina)
  • le blaireau (Meles meles)
  • le renard (Vulpes vulpes)
  • le sanglier (Sus scrofa)
  • la genette (Genetta genetta).

Force est de constater que ces 5 animaux ont vite intégré la tortue dans leur régime alimentaire.

Ainsi, on a photographié le renard, le blaireau, la genette et la fouine (souvent la nuit, ou à la tombée du jour).

On a observé le renard 11 fois en plein jour, soit plus de 60% de ses apparitions. Seul le renard semble être un prédateur actif à toute heure de la journée.

La tortue femelle urine quelquefois pour ramollir la terre avant de creuser le nid où elle pondra ses œufs. Tous ces animaux ont un odorat extrêmement développé. Il leur permet ainsi de déceler ces traces d’urine.

La population de plus en plus importante de sangliers dans le Parc Naturel représente une menace très inquiétante pour les œufs, les juvéniles et même les adultes.

Le projet de réintroduction de la tortue d’Hermann dans la Parc Naturel de la Serra de Montsant devra donc prendre en compte l’impact de ces prédateurs. Une réintroduction importante de nouveaux spécimens permettra de compenser à long terme les pertes occasionnées par ces 5 animaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES PRÉDATEURS NATURELS EN FRANCE

Dans le Var, les mêmes prédateurs sont présents. La prédation touche principalement les pontes (entre 40 à 90 % de mortalité) et les tortues juvéniles.

En Corse, l’absence de fouine et la nature plus ouverte des milieux atténueraient la prédation des pontes. Le renard et le sanglier exercent une pression sur les jeunes tortues.  Les aires de ponte se réduisent et sont de plus en plus retournées par l’activité des sangliers. On a retrouvé de jeunes tortues dans leurs contenus stomacaux. Les mammifères (sangliers, renards, fouines ou blaireaux) peuvent également être responsables de mortalité sur les adultes. Les morsures de chiens constituent la deuxième cause d’entrées en clinique pour la Tortue d’Hermann (30 %) et sont principalement observées à proximité des habitations et des aires
récréatives. L’état actuel des connaissances ne permet pas d’énoncer l’existence d’une quelconque compétition entre la tortue d’Hermann et une autre espèce animale.